Il en fallait de peu pour relancer cette histoire sur la whey native et la teneur des wheys fromagères en GMP, et c’est bien ce que le document de 60 millions de consommateurs sur la whey protéine, a réussi à faire.
Les GMP, un démon sans visage qui hante les consommateurs « naïfs » de protéines en poudre.
Sommaire de l'article :
WHEY NATIVE ET GMP LE DOCUMENT CHOC !
Que disent les études scientifiques sur la whey native et les gmp ?
Quand on y regarde de plus près, tout l’argumentaire « anti-gmp », « pro-whey native » est basé sur une étude (4) faite sur des nourrissons prématurés qui n’a pas grande valeur, en particulier parce que, par définition, les prématurés ont un système digestif totalement immature. Donc la quasi-totalité des aliments que nous consommons en tant qu’adulte seraient toxiques pour eux.
Par ailleurs, l’extrait de l’étude (1) suivante est très intéressant et démonte complètement l’étude précédente (4), celle utilisée par tout le monde qui est à l’origine de tout cet argumentaire anti-gmp :
« Glycomacropeptide (GMP) est séparé de la K-caséine par l’hydrolyse de la pepsine dans l’estomac. Les GMP ne sont présents dans le lait maternel, mais ils se forment au cours de la digestion et sont censés améliorer l’absorption des minéraux, et ont un effet anti-microbien, et prébiotique.
Les GMP sont également formés à partir de la κ-caséine bovine par l’action de la présure pendant la fabrication du fromage et est récemment devenu disponible dans le commerce. Par conséquent, il est intéressant d’étudier les effets cliniques de l’ajout de GMP aux préparations pour nourrissons. Dans notre étude initiale, nous n’avons trouvé que des effets mineurs des formules expérimentales étudiées ici sur le microbiote intestinal. »
« Les BPF sont riches en thréonine, et les nourrissons nourris avec des préparations pour nourrissons à prédominance de lactosérum ont des concentrations plasmatiques de thréonine plus élevées que les nourrissons allaités. Par conséquent, une formule avec une concentration réduite de GMP est susceptible de diminuer la différence entre les nourrissons nourris au lait maternisé et ceux nourris au lait maternel. En fait, cela a été rapporté par Rigo et al quand ils ont étudié les effets de la formule sans GMP sur les nourrissons prématurés. Cependant, bien que l’une des formules expérimentales actuelles ait une teneur en GMP réduite, elle n’a pas entraîné une concentration plasmatique inférieure de thréonine, ce qui peut s’expliquer par la différence trop faible de la teneur en thréonine entre les formules. Cependant, l’absence de différence suggère qu’une réduction de la teneur en GMP dans la préparation n’est pas nécessaire chez les nourrissons nés à terme. »
Faisant suite à cet extrait, voici une étude (2) sur la cinétique de la thréonine chez les nourrissons qui suggère que la Thréonine ne serait pas métabolisée de la même façon suivant qu’il s’agit de lait maternel ou de formule pour nourrisson.
Ce qui évidemment me laisse pantois, du haut de mes 1m85 pour 90 kg, il est vrai que mon métabolisme et mon système immunitaire est proche de celui d’un nouveau-né de quelques kilos (ironie) !
Finalement cet intérêt naissant, que tout le monde accorde à la teneur en GMP des wheys fromagères et à prendre absolument une whey native, n’a pas lieu d’être.
Au contraire de ce qu’on peut lire, les GMP ne poseraient aucun problème à l’organisme et notamment à notre système immunitaire.
En lisant ces études, on pourrait presque croire que l’intérêt est tout autre, et au lieu de fuir les GMP, il faudrait au contraire trouver une whey qui contient un pourcentage minimum de GMP (mais il est certainement encore trop tôt pour en dire davantage sur ce sujet).
Les points importants à retenir sur la qualité d’une whey
La préoccupation actuelle (la plus importante à mes yeux, celle que je défends dans mon ebook tome 5) est la qualité de nos suppléments alimentaires.
Ainsi, au lieu de crier aux scandales en usant de points scientifiques non vérifiés, il faudrait plutôt se concentrer sur la qualité des suppléments que l’on achète, notamment leur composition (quels additifs présents, etc.) dont la plupart des consommateurs ignorent totalement au profit de la teneur en protéines ou en BCAA (complètement insignifiant pour ainsi dire pour des wheys qui se ressemblent beaucoup sur ce point).
Enfin, j’ajoute à cette longue liste d’études scientifiques, une dernière récente de 2017 (3) qui compare le « pouvoir anabolique » d’une whey native et d’un concentré de whey « classique » (Native whey protein with high levels of leucine results in similar post-exercise muscular anabolic responses as regular whey protein: a randomized controlled trial).
Cette étude conclue que la protéine de lactosérum native avec des niveaux élevés de leucine entraîne des réponses anaboliques musculaires similaires à celles d’un concentré de protéines classique.
WHEY NATIVE ET GMP LE DOCUMENT CHOC ! – CONCLUSION
Ces recherches (1 et 2) n’ont de loin aucune pertinence pour des adultes en bonne santé, dire ainsi qu’une whey contenant des GMP est d’une qualité médiocre ou serait probablement « toxique », est totalement faux.
Une teneur moyenne en GMP dans un concentré de whey est, nous l’avons vu à travers les différentes analyses, inoffensive.
Pour conclure, je vous conseille comme dans mon article sur la toxicité des GMP de choisir un isolat de whey pour complémenter votre alimentation en protéines.
A mon sens c’est le meilleur rapport qualité/prix, avec une teneur en GMP contenue, une teneur en lactose réduite (pour les plus sensibles), une bonne teneur en protéines, et vous ferez peut-être même encore des économies par rapport aux wheys dites « natives ».
Je vous invite à partager cet article autant que possible pour informer les gens une bonne fois pour toute.
Que l’on arrête de nous dire partout que les GMP sont à chasser comme la peste.
Et surtout, apprenez à vous renseigner par vous-même avant de croire n’importe qui, et n’importe quoi !
PS : D’ailleurs, ce n’est pas une question de « croire » ou ne pas croire, il s’agit simplement de lire les informations qui sont à votre portée. Je tenais à remercier le Diététicien Laurent Buhler d’avoir partagé cette discussion autour des GMP avec moi durant toute la semaine, de s’être pris le temps de faire l’analyse et d’avoir compléter ma démarche.
Références scientifiques :
1) Effects of alpha-lactalbumin-enriched formula containing different concentrations of glycomacropeptide on infant nutrition.
Sandström O1, Lönnerdal B, Graverholt G, Hernell O.
2) Threonine kinetics in preterm infants fed their mothers’ milk or formula with various ratios of whey to casein.
Darling PB1, Dunn M, Sarwar G, Brookes S, Ball RO, Pencharz PB.
3) Native whey protein with high levels of leucine results in similar post-exercise muscular anabolic responses as regular whey protein: a randomized controlled trial.
Hamarsland H1, Nordengen AL1, Nyvik Aas S1, Holte K2, Garthe I3, Paulsen G1,3, Cotter M4,5, Børsheim E4,5,6, Benestad HB7, Raastad T1.
4) An infant formula free of glycomacropeptide prevents hyperthreoninemia in formula-fed preterm infants.
Rigo J1, Boehm G, Georgi G, Jelinek J, Nyambugabo K, Sawatzki G, Studzinski F.
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