Faire la comparaison de bodybuilders dopés vs naturels est un exercice qui semble devenir de plus en plus difficile au fil des années et de la progression des produits dopants. L’année dernière j’avais déjà fait les différences qui séparent les athlètes professionnels, des athlètes amateurs naturels, notamment en raison de le consommation toujours plus importante de produits dopants.
Il n’est jamais de trop de vous remémorer ce que vous êtes capable d’atteindre comme niveau esthétique en tant que sportif naturel amateur. Le but ici n’est en aucun cas de faire la chasse aux sorcières, chacun étant libre d’infliger à son corps ce que bon lui semble.
Je vais ci-dessous vous proposer quelques comparatifs qui vous rappelleront qu’un fossé énorme est aujourd’hui creusé entre les professionnels dopés et les amateurs naturels qui pratiquent la musculation sans dopage. Plus les années passent, plus nous nous demandons quel sera le poids moyen pour figurer sur un podium à l’avenir.
Sommaire de l'article :
COMPARAISONS DE BODYBUILDERS DOPÉS VS NATURELS
Introduction
J’aurais aimé pouvoir vous dire qu’il y a des exceptions, malheureusement dans le milieu professionnel de la musculation ça n’existe plus et ça n’a sans doute jamais existé.
J’ai le sentiment que c’était moins dérangeant (visuellement) dans les années 70 – 80 quand les athlètes en bodybuilding avaient une ligne assez majestueuse, assez fine, un tour de taille raisonnable, des cuisses longilignes. Bien que les produits pleuvaient déjà dans les vestiaires des salles de gym, l’esthétique me dérangeait moins car il me semblait plus gracieux, même si déjà hors-normes (ceci n’est que mon avis).
Podium de bodybuilders professionnels dopés des années 1970
Ainsi comparativement nous retrouvons ci-dessus un podium des années 70.
Même si on se doute bien que ces physiques ne s’obtiennent pas simplement à force de consommer des Oméga-3 et de la vitamine D, il y a une certaine harmonie et un aspect de peau qui nous laisserait presque imaginer que ces niveaux esthétiques sont réalisables, atteignables par tous… (évidemment c’est loin d’être le cas, même pour les plus doués génétiquement d’entre nous).
C’est pourquoi ils laissent rêveurs. Il y avait encore pour nous sportifs amateurs un semblant d’espoir de pouvoir atteindre de telles performances physiques.
Podium de bodybuilders dopés des années 2000
Aujourd’hui l’histoire n’est plus la même et la comparaison de bodybuilders dopés vs amateurs naturels semblent une évidence, non ?
Quand on sait que Jay Cutler pèse environ 140 kg en compétition pour 1m75, Phil Heath 135 kg pour la même taille, on se dit que c’est généralement à ce ratio de poids qu’on commence à parler de problèmes d’obésités pour les sédentaires.
Comparativement, Lou Ferrigno dans les années 70 pesait 120 kg pour 1m96. Si mes souvenirs sont bons, Arnold Schwarzenegger devait également peser 120 kg pour 1m88, l’écart est énorme !
Mon avis sur l’aspect esthétique actuel des bodybuilders professionnels
Les podiums de bodybuilders professionnels sont aujourd’hui constitués de bonhommes tassés, aussi gros que des buveurs de bières expérimentés, avec une qualité de peau surnaturelle tant ils sont secs. On pourrait presque leur diagnostiquer un calcul rénale à l’œil nu tant la peau en est à ce point transparente. Les niveaux physiques sont complètement fous !
Au risque de paraître très critique, je m’ose à dire que l’aspect actuel (2016) surdimensionné des bodybuilders dopés, n’est pour moi plus satisfaisant. A mes yeux, en tant que passionné, il n’y a plus d’harmonie tant la masse musculaire est cultivée dans la démesure. Je peux me tromper, mais je pense que cela décrédibilise un peu plus la musculation professionnelle qui n’avait déjà pas franchement une bonne publicité auprès d’un public non initié.
Je suis très impressionné, et respectueux du travail accompli pour en arriver à de tels résultats. Je ne dénigre en aucun cas l’effort fourni sur des décennies d’entraînement pour ces athlètes et le risque pris par l’utilisation importante de drogues. Je ne fais que donner mon avis sur le résultat esthétique final, non sur le travail fourni.
Comme si ces personnes faisaient un autre sport que le mien, plus rien de ce que je vois ne me fait rêver, je n’en tire pas une brindille de motivation, rien. Ce n’est plus associable de loin ou de prêt à la musculation que je pratique naturellement et aux résultats que j’affiche. C’est un autre monde, il faut bien se l’avouer. Même si les frères Mentzer, et autres Casey Viator étaient déjà loin des pratiquants sans dopages à l’époque, leurs physiques paraissaient sans doute plus réalisables naturellement, alors qu’il n’en était rien et c’est là toute la subtilité.
La question que je me pose est de savoir maintenant quel sera le prochain objectif pour les compétiteurs de demain, 150 kg, 160 kg ? Arriveront-ils encore à marcher ou devront ils se faire accompagner en élévateur sur la scène ?
Le bodybuilding professionnel et sa démesure
La démesure est déplorable, elle ne fait pas bonne publicité à notre sport qui ne reflète déjà pas une image très saine. Très souvent les pratiquants sont montrés du doigt, au point ou aller en salle de sport, et tenir une paire d’haltère dans les mains vous classe presque immédiatement dans la catégorie des sportifs dopés. S’ouvre alors un véritable folklore du n’importe quoi, où tout devient dopage, de la vitamine c, du magnésium, aux protéines de lait en poudre, et ainsi de suite.
Or, il y a bel et bien un océan qui sépare nos deux mondes, les amateurs naturels et les professionnels. Ce, à tous les niveaux, l’entraînement ne correspond en rien au notre, la nutrition on le voit est disproportionnée pour tenir la masse impressionnante de ces sportifs, et le reste.
Pourtant, les amateurs incultes de toutes ces informations pensent d’emblée possible par quiconque l’acquisition d’une telle musculature. La réalité est toute autre et même avec des produits dopants tout le monde n’est pas susceptible d’acquérir 60 cm de tour de bras.
On ne vous a jamais fait la réflexion ? : « Tes bras deviennent de plus en plus gros, j’espère qu’ils s’arrêteront de prendre du volume sinon c’est de trop » ou « Faudra que tu arrêtes de te muscler les biceps ils vont devenir trop gros et ça va être moche ». Comme si nous avions cette chance naturelle de prendre indéfiniment en masse et de choisir le niveau de volume souhaité. Alors qu’en vrai, sans dopage, nous devons lutter pour quelques millimètres (au mieux) en plus chaque année !
PRATIQUANTS AMATEURS SANS DOPAGE
Nous avons tout un tas de pratiquants naturels au sein de la team SuperPhysique (un regroupement de sportifs naturels) à d’excellents niveaux esthétiques et de performances qui sont pour la plupart un bon exemple de ce que vous pouvez atteindre sans médicaments.
Aucun des pratiquants pro ou semi-pro ne devraient aujourd’hui pouvoir vous donner un semblant de repère si vous souhaitez évoluer naturellement. Les physiques que vous voyez sur les podiums ne devraient pas figurer dans vos objectifs à moins que votre souhait est d’utiliser des produits dopants.
Le niveau de Thibaut (1m72 / 72 kg)
Le niveau de Patrick (1m71 / 68 kg)
Le niveau de Yann aka « le Démon » (1m80 / 80kg)
Mon niveau à 1m85 pour 90 kg
Difficile de nous comparer à ces monstres de 140 kg et de chercher à combler toutes nos faiblesses car naturellement il est compliqué de rattraper des points faibles sans aide de produits dopants pour y remédier.
Même avec les meilleures techniques possibles, j’ai rarement vu quelqu’un réussir à rattraper des faiblesses, des asymétries musculaires, ou des muscles très courts.
C’est pourquoi il est impératif de garder à l’esprit ce qui est possible de faire pour ne pas perdre de temps à viser des objectifs irréalisables. Et ce n’est pas peu dire, quand je vois des pratiquants faire 6 exercices pour espérer avoir le même cou de taureau (dû aux stéroïdes) que les sportifs professionnels.
Faire 10 exercices en plus pour le même muscle (ici je pense aux trapèzes) ne servira pas plus à le développer quand il s’agit là d’une particularité toute spécifique à la prise de produits anabolisants.
BODYBUILDERS PROFESSIONNELS DOPÉS
Exemples de bodybuilders dopés
Avec l’avènement des catégories Fitness et Men’s Physique, de plus en plus d’entre vous êtes dans le doute. Les physiques de ces athlètes sont moins hors normes et se rapprochent plus d’une catégorie de pratiquants naturels sans dopage. Ça a le mérite de susciter des interrogations. Pourtant autant vous le dire les podiums que l’on connait ne le sont jamais.
Sur la deuxième photo d’un professionnel très connu, on peut juger d’une qualité de peau exceptionnelle jamais atteinte chez les pratiquants naturels (ou dans les rares cas seulement les jours qui précèdent une compétition). On notera des épaules énormes, et des pectoraux très découpés, une sangle abdominale à 4 % de matière grasse. On voit également les obliques prononcés jusqu’au niveau des hanches, et enfin le grand dorsal étiré jusqu’à la pointe des lombaires.
Des détails dans le dessin musculaire qui nous laisse tous perplexe quand à l’aspect naturel de cet athlète. Pour ceux qui fréquentent les salles de sport depuis des décennies savent bien que ça tient du fantasme.
L’aspect positif c’est que ces catégories redonnent un certain « réalisme » aux compétitions.
Même si ces podiums laissent un regain d’espoir à la nouvelle génération passionnée de physique sec et fin, cela reste tout de même des performances difficilement atteignables naturellement. Si vous vous intéressez au bodybuilding naturel, vous pouvez approfondir vos recherches avec la lecture de : Bodybuilding naturel et musculation sans dopage.
Témoignage de Steven sur le dopage
La normalité c’est quoi pour vous ?
J’ai rencontré Steven, un jeune sportif passionné de musculation d’une trentaine d’années, pour qui l’entraînement est plus qu’un simple passe-temps. Il a un physique honorable pour un pratiquant naturel avec un poids de corps à 90 kg (~18% MG) pour environ 1m80, autant dire costaud. Sauf que, pour lui la normalité pour un pratiquant de longue date, ce n’est pas 90 kg.
En effet, dans sa salle, (presque) tous les pratiquants se dopent, et beaucoup ont un poids bien plus important que lui avec des volumes musculaires qui font rêver. Il me disait que certains ont par chance (car il en faut) atteint son niveau esthétique en quelques mois seulement.
A force de voir les évolutions physiques fulgurantes de son entourage, à force de s’entraîner entourer de personnes dopées, il a eu envie de franchir le pas parce qu’il se sentait en retard et mis à l’écart. Pire encore, il a fini par penser que la normalité était non pas de continuer comme pratiquant naturel, mais de faire comme tout le monde est de passer par la case drogue. Sa routine, le contexte ont presque eu raison de sa façon de penser et ont surtout faussé ses repères.
Heureusement la vie l’a rattrapé et lui a rappelé à quel point la santé est plus importante que tout le reste. Il a pris la sage décision de changer de salle et de changer d’entourage. Non pas que ces personnes n’étaient pas sympas avec lui, ou parce qu’il y avait une mauvaise ambiance, mais il voulait retrouver des repères justes, et garder les pieds sur terre en s’entraînant pour lui, pour son bien-être avant tout.
A la salle on ne voit pour ainsi dire que les bons côtés du dopage. Une fois à la maison, quand il s’agit de vous planter vous-même une aiguille dans le bras, quand il s’agit d’avaler toute une batterie de médicaments pour espérer ne pas détruire votre organisme, de faire des bilans sanguins tous les mois, de voir le gaspillage d’argent, de devenir insomniaque, ce n’est plus du tout la même histoire. Pourtant il faut aussi prendre en compte cette facette et ne pas oublier que tout à un prix dans ce monde, tout se paye à hauteur des résultats et parfois pire.
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