Découvrez dans cette interview d’un ancien membre du GIGN, l’inspirant Aton. auteur du bestseller « GIGN : Confessions d’un OPS », mais également acteur (films : Arès, Vénéneuses, Hostile, Etats d’arme).
Depuis qu’il n’est plus membre du GIGN (groupe d’intervention d’élite de la gendarmerie nationale) il s’est fait connaître en tant qu’auteur d’un Best Seller, mais également en tant qu’acteur au cinéma, sous le pseudonyme d’ATON. En 2021 il a été décoré de la légion d’honneur (la plus haute décoration honorifique française).
Une gueule, des compétences, un leitmotiv, soit 5 minutes de lecture pour vous insuffler de nouveaux objectifs.
Sommaire de l'article :
INTERVIEW D’UN ANCIEN MEMBRE DU GIGN ATON
Pour commencer Aton peux-tu s’il te plait te présenter à mes lecteurs ?
Bonjour, je suis acteur et auteur. Je suis un ancien militaire (20 ans d’armée) dont 15 années passées au sein du GIGN. J’ai servi en France, comme à l’étranger. Je me présente sur les réseaux sociaux comme quelqu’un qui partage ses réussites mais aussi ses échecs ou difficultés afin de faire gagner du temps à des personnes qui auraient des rêves à réaliser.
Dans quelle antenne du GIGN opérais-tu et quel était ton domaine d’expertise ?
J’étais à Versailles. Ce n’est pas une antenne, mais c’est LE GIGN. Le GIGN répond à la menace du plus haut niveau. Les antennes ne déméritent pas en répondant à un niveau intermédiaire.
J’avais pour spécialité : chuteur opérationnel.
J’ai été responsable de la cellule sports de combat. J’étais aussi à la cellule effraction où j’utilisais le plus souvent les explosifs.
Une fois que tu avais un pied dans l’armée, n’as-tu jamais été tenté par une autre unité des forces spéciales, comme le 1er RPIMa ou les commandos Hubert ?
Non car en 1994 j’ai été témoin de l’assaut a Marignane du GIGN. Dans les années fin 90, les forces spéciales n’étaient pas autant actives qu’aujourd’hui.
Du coup, l’unité militaire qui me semblait la plus proche de mes attentes était le GIGN.
On cite toujours l’aspect physique des tests d’entrée au GIGN, qu’en est-il du stage de formation ? Quel niveau d’étude faut-il avoir pour devenir membre du GIGN?
Il faut avoir le Bac pour prétendre au concours externe de la gendarmerie en tant que sous officier. On peut, cependant, rejoindre les rangs de l’école de sous officiers par concours interne en étant gendarme adjoint volontaire.
La formation d’un GIGN nécessite une faculté d’adaptation et une capacité à gérer son stress. Il faut être très motivé pour pouvoir apprendre tous les savoirs faire inhérents au métier. Pas besoin de bac +12 mais juste du « bon sens » et une ouverture d’esprit.
Quels ont été tes difficultés physiques et/ou psychologiques lors des sélections pour devenir membre du GIGN ?
Tant que le physique n’est pas touché, le moral est bon. J’ai subit psychologiquement à une semaine de la fin du pré-stage. Une blessure au genou m’a obligé à me faire aider de mes camarades. J’ai appris que « seul on va vite mais a plusieurs on va plus loin ». La leçon fut difficile à apprendre à l’époque pour le « petit con » que j’étais.
Par rapport à ceux qui ont échoué ou abandonné, quelles sont tes qualités qui t’ont permis d’aller au bout et de réussir les tests pour devenir membre du GIGN ?
Le fait de croire en moi et que j’avais ma place au GIGN. Ceux qui échouent c’est souvent ceux qui doutent d’y avoir leur place.
Selon toi la gestion de l’anxiété durant les tests préparatoires (et plus tard durant les interventions) n’est-elle pas uniquement une résultante de l’hérité génétique et de l’éducation. En somme, devient-on ou nait-on Opérateur du GIGN ?
Je crois que le parcours a effectivement un lien. Je n’irai pas jusqu’à parler de génétique. L’éducation, influe certainement. La sélection est rude et les instructeurs se donnent le droit de vous dire si vous faites l’affaire ou pas. C’est cash, c’est direct et ça peut être mal perçu. Une chose est sûre, la réalité du terrain force à l’humilité et l’acceptation de votre état. Fort ou faible, ça change tous les jours et rien n’est définitif. Il faut être honnête avec soi même et ses capacités. Le GIGN ce n’est pas l’école des Fans, tout le monde ne termine pas avec la note de 10.
Quand tu étais opérateur actif t’entraînais-tu dans l’objectif d’améliorer ou de maintenir ta condition physique ?
Sans cesse d’améliorer ma condition physique.
Quel fut ton entraînement physique au cours de ta carrière d’Ops, plutôt musculation, ou crossfit, et dans quelle proportion par rapport au cardio ?
Le Crossfit n’existait pas vraiment, du moins pas sous la même forme. J’étais adepte cependant des parcours naturels qui alliés force physique et cardio.
La majorité du temps je faisais 30 à 45 min de cardio et ensuite environ 2h de musculation (chaque jour).
Les opérateurs des forces spéciales Américaines que j’ai interviewé m’ont rapporté avoir tout le nécessaire pour s’entraîner en zone d’intervention, avons-nous les mêmes capacités côté Français ?
Nous n’avons pas les mêmes structures que les américains. Mais, nous dirons que les français sont « démerdards » et qu’ils s’adaptent partout où ils vont. J’ai fait des entraînements de muscu avec tout ce qui est possible de faire. Packs d’eau, bidons d’huile moteur, boites de conserves pleines de ciment, élastiques, tendeurs, sacs de sable, mobilier etc…
Avais-tu un préparateur physique ou chacun s’entraîne-t-il avec ses propres connaissances et méthodes au sein du GIGN ?
J’ai eu la chance de compter parmi mes amis d’enfance un Prépa sportif (Karim CLEMENCEAU), je dois reconnaitre qu’il m’a bien aidé.
Nos propres expériences nous aident aussi beaucoup. J’ai appris a connaitre mon corps dans l’adversité et hors de ma zone de confort.
Dans quelle mesure la musculation t’a-t-elle aidé sur le terrain ?
Elle m’a surtout apporté a encaisser les chocs. J’ai eu pas mal d’accidents.
Le matériel est lourd (gilet pare-balles, casque, armes etc…), Il faut un physique fort pour porter tout ça.
Aujourd’hui mes muscles tiennent une charpente osseuse vieillissante. Je l’accepte, ça fait partie intégrante du métier.
Une fois opérateur y-a-t-il des tests d’aptitudes physiques réguliers susceptibles de te classer inopérant ?
Non aucun au GIGN. Le regard des ops suffit…
Si l’un d’entre nous se laissait aller il serait très vite repris par la « bande ». Les ops sont durs envers eux même mais aussi envers les camarades. Les ops doivent pouvoir compter les uns sur les autres.
Comment as-tu géré ton alimentation durant tes années d’Ops et comment ça se passait à l’étranger, plutôt jeun intermittent, paléo, prise de masse à la Jay Cutler ou équilibré ?
Oula! Personnellement je suis un bon vivant. Je gère au mieux sur 24h mon apport calorique. Je peux éventuellement faire un jeun intermittent pour équilibrer la chose… Je me connais très bien et j’ajuste en me faisant plaisir.
Est-ce que tu prends des suppléments alimentaires pour compléter ton alimentation ?
Oui des protéines, de la spiruline parfois.
Il m’est arrivé de prendre de la créatine mais avec la course a pieds ca ne faisait pas bon ménage. Mes mollets devenaient durs rapidement.
Peux-tu nous dire quel est ton programme de musculation et de cardio actuel et combien de séances fais-tu par semaine ?
En ce moment je fais 1 h de cardio tous les jours #cardiosamère. Je fais ensuite 2 à 3 h de muscu par jour. Environ 5 jours par semaine. J’aime travailler en force tout en faisant attention à mon dos.
Tu es plutôt Steve Reeves, Mike Mentzer, Arnold Schwarzenegger ou Ronnie Coleman ?
Sans aucune hésitation Arnold Schwarzenegger.
Est-ce qu’après des interventions éprouvantes la musculation te permettait de retrouver plus facilement un équilibre physique et mental, avais-tu des rituels précis ?
Oui et le sport de manière générale. Le cardio vide bien la tête et la musculation aide a se redonner confiance. Le physique et le mentale sont liés.
Peux-tu nous partager une anecdote sur une de tes missions qui t’a le plus marqué en tant que membre du GIGN ?
A notre retour de la prise d’otages du ponant en 2009, les ops étaient dans l’avion qui déposait les otages à Paris. Nous sommes restés dans l’avion car les journalistes étaient sur le tarmac. Nous avons été témoins des retrouvailles des familles avec les otages. Nous étions plusieurs a être très émus.
Avec le recul, quels ont été tes plus grands sacrifices ?
La famille et les amis que je n’ai pas vu beaucoup. J’essaie de passer un maximum de temps avec mes enfants. Ils ont grandi et ils ont leurs occupations… C’est parfois pas évident de les voir si grands. Le temps passe vite et il ne se rattrape pas.
N’est-ce pas finalement ta réformation du GIGN l’étape la plus difficile que tu as eu à affronter ?
J’y suis passé deux fois, en 2011 et 2017. Ça a été très difficile car les pronostics des médecins n’étaient pas top sur la suite… J’aime les faire mentir 😉
N’as-tu pas ressenti le besoin de retrouver l’action armée sur le terrain, dans une société de sécurité privé par exemple ?
L’adrénaline et le sentiment d’utilité me manquent un peu j’avoue. J’ai la chance d’être bien entouré et de m’épanouir dans ma passion qu’est le cinéma. Pas encore comme je le voudrais mais c’est prometteur.
Je me dis qu’il y a un temps pour tout et que beaucoup de militaires n’ont pas eu autant de chance que moi. J’ai eu une carrière très riche et je m’en sors pas trop mal.
C’est une chance et il faut en être reconnaissant. J’essaie de motiver les plus jeunes maintenant. Mon « rôle » a évoluer. Je n’ai pas de regrets, je suis en paix avec moi même.
Depuis toujours tu avais en toi ce leitmotiv de servir la France et de protéger tes concitoyens, comment vies-tu ce besoin dans le civil ?
Ça n’a pas changé. Juste la manière de servir. Je reste loyal envers l’institution en motivant les jeunes. Je partage énormément par le biais des livres et des réseaux sociaux. Ma vocation reste inchangée.
Quand tu as passé du temps en zone de guerre, quand tu as validé un entraînement militaire aussi particulier et difficile, que peut-il encore te préoccuper ?
Plus j’éprouvais mes capacités en missions et plus vite je retournais m’entrainer. Je n’ai jamais vécu sur mes acquis. Une chose que m’a appris le terrain, c’est qu’on est jamais « arrivé ».
La menace évolue et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Pour avoir un temps d’avance, il faut anticiper, donc s’entrainer sur des scénarios nouveaux sans cesse.
Le GIGN est-il plus facilement accessible aujourd’hui qu’il y a 20 ans ?
Je pense oui. En 2003, le GIGN avait beaucoup de peine a recruter. Chaque instructeur mettait son petit plus dans les épreuves. Aujourd’hui, on laisse plus de chance a celui qui à un niveau physique moindre. Du moment, qu’il a le mental et la foi pour aller jusqu’au bout de son engagement et qu’il n’est pas à la ramasse… ça me va ;-).
Quelle est ta vision politique actuelle de l’utilisation du GIGN sur le territoire, penses-tu que les compétences de l’unité sont utilisées à bon escient ?
Vaste sujet…
J’ai confiance dans le patron actuel du GIGN. Moins dans les politiques. Il faut savoir se faire entendre et parfois refuser certaines directives politiques qui vont a l’encontre du bon fonctionnement d’une unité d’élite.
Une unité d’Elite telle que le GIGN a son propre mode de fonctionnement, vouloir en faire un outil conventionnel peut l’anéantir ou du moins réduire ses capacités. Il est important et peut être urgent de lui faire confiance.
Quel serait ton conseil pour les plus jeunes lecteurs qui veulent faire carrière en tant que membre du GIGN ?
De croire en eux comme j’ai cru en moi. De faire une analyse honnête d’eux même, de l’objectif et du chemin pour l’atteindre. De ne rien négliger et de se donner sans s’oublier soi même, ni les siens.
Pour finir, vu le contexte social actuel as-tu un mot en particulier (pour ceux qui se sentiront concernés) pour raviver l’amour de la Patrie et la fierté du drapeau Français ?
Je suis confiant pour l’avenir. Nous traverserons une période de transition difficile et peut être même violente. Celle-ci est quasi obligatoire pour un renouveau, un monde meilleur où il fera bon vivre. Je crois en la jeunesse et je suis leur premier supporter et soutien.
Merci de m’avoir donner la parole.
Aton
☛ Vous retrouverez Aton sur instagram : Aton_officiel.
☛ Pour suivre sa carrière cinématographique : Aton -IMDB.
Interview vidéo – LABEEU & GUILLAUME PLEY avec ATON (GIGN)
ATON & GREGMMA #ARTSMARTIAUX
📖 LES LIVRES D’ATON
✪ GIGN Confessions d’un OPS d’Aton.
Si vous aimez les histoires qui ont de la poigne, les gueules cassés, les rustiques qui transpirent le vécu, alors ce livre va vous happer. Dans ce genre de livre j’aime y retrouver certaines valeurs, de la bienveillance, de la passion, de la loyauté, de la modestie, etc, soit tout ce qui peut caractériser un opérateur.
C’est ce que j’ai retrouvé dans ce livre en découvrant un parcours atypique qui marque les esprits. Son parcours compliqué à l’adolescence m’a sûrement rappelé des années collèges merdiques, perdu dans mes propres choix, dont j’ai également partagé une certaine spartialité et rusticité du quotidien.
Le jeune homme qu’il devient nous met très vite dans le bain. Il est frappé de passion et de détermination pour le GIGN dès lors qu’il assiste devant son petit écran en 1994 à la prise d’otage de Marignane. En terme d’individualité, pour aimer les forts caractères, Aton est champion Olympique. C’est justement ce qui va vous intéresser ici. Cette force de caractère avec tous les défauts que vous pourrez lui prêter, qui va façonner la personne en ce qu’elle peut faire de mieux en tout point.
Outre toutes sa vie de jeune adulte, son entrée au GIGN, ses entraînements et ses missions, c’est la personne qu’il est que vous apprécierez découvrir dans ce livre. Evidemment j’ai adoré en savoir plus sur sa vie d’opérateur du GIGN et sur l’action du terrain. Ce qui est tenu secret ne peut être qu’intéressant. Toutefois, c’est l’homme derrière l’histoire qui vous marquera, ses nuances, sa brutalité et à la fois sa bienveillance, sa volonté de bien faire et surtout sa DÉTERMINATION. Si ça ne vous inspire pas, il ne vous restera plus rien à part le 220 Volts!
Le livre suscite aussi diverses questions, sur les volontés politiques aléatoires du gouvernement concernant le GIGN. Dont le sentiment qu’il n’est pas toujours bien exploité et que ses compétences sont mal valorisées. Oubliant parfois le sacerdoce de ces hommes au travers de leur but, de la qualité de leur formation, et de leur entraînement continue.
➔ Je recommande le livre d’Aton : GIGN Confessions d’un OPS ☑️ Commander sur Amazon.
✪ Féral : cette force qui existe en nous: Savoir se préparer physiquement et mentalement aux épreuves d’une unité d’élite – et aux épreuves de la vie
➔ Je recommande le livre d’Aton : Féral ☑️ Commander sur Amazon.
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