Dans cet article, je sors des sentiers battus pour vous parler du métier de coach en salle.
Coach sportif est un objectif sur le long terme pour beaucoup de mes lecteurs, c’est en tout cas le sentiment que j’ai, au vu de toutes les demandes que je reçois sur les réseaux sociaux à ce sujet.
Est-ce que coach en salle est un métier d’avenir, est-ce que je serais bien rémunéré comme coach, est-ce que coach est un métier qui me sortira du chômage, est-ce que je peux vivre du coaching à distance ?
Sommaire de l'article :
COACH EN SALLE, EST-CE UN MÉTIER D’AVENIR ?
Est-il intéressant de devenir « coach sportif en salle » et de conseiller les gens à distance dans le milieu de la musculation ?
Ma réponse est un non ferme.
Le côté obscur du métier de coach en salle
1) Un coach en salle est généralement mal payé, la majorité des coachs en salle de gym touchent le smic. Les plus chanceux gagnent environ 1700 €/mois selon l’emplacement géographique.
Ceux qui ont pu profiter d’internet (entre 2014 et 2016) pour coacher à distance ont pu voir leur salaire avoisiner les 2 000 € net dans les meilleurs mois. Aujourd’hui il est bien moins certain de pouvoir se constituer un apport fixe mensuel sur internet.
2) Selon les salles (en province) un coach en salle fait plus du secrétariat que du suivi personnalisé,
3) Les débuts dans le métier sont motivants (se retrouver dans un contexte sportif, dans une salle équipée entouré par des sportifs [ou pas]), mais vite désespérant une fois que vous serez confiner à entretenir des machines vieilles comme le monde, et confronté à des pratiquants peu contents de la vétusté des lieux (sans compter sur la gestion des égos de certains autres).
4) 0 possibilités d’évolution (dans la plupart des cas). Au sein d’une enseigne franchisée, vous aurez « peut-être » une infime perspective d’évolution, qui reste toutefois très mince selon les sociétés.
5) Le coaching en ligne est arrivé à son stade de saturation/maturation, et les rémunérations sont maintenant bien plus maigres qu’il y a 5 ans quand le marché était naissant (voir nulles).
6) La concurrence est rude, les bonnes salles sont en voie d’extinction, mais les coachs sont toujours plus nombreux.
Vous décourager, je ne me le permettrais pas. Tout comme je ne dénigre pas ici le métier en lui-même, je mets en avant les conditions de travail qui dévalorise pour moi la beauté de la profession.
Je suis là pour faire un constat et tirer la sonnette d’alarme à tous ces jeunes (ou moins jeunes) qui souhaiteraient se lancer dans le milieu sous prétexte qu’en voyant des sportifs sur Youtube de plus en plus nombreux et riches, ils pourraient également en tirer profit. Il y a 5 ans, je vous aurais probablement dit que vous avez votre chance. Seulement Youtube, Facebook, Instagram et leurs algorithmes (je veux y revenir plus bas) sont passés par là et ont rendu la tâche bien plus difficile qu’avant.
COACH EN SALLE, EST-CE UN MÉTIER D’AVENIR ? – INTERNET POUR SURVIVRE
Aujourd’hui, un jeune coach sportif ambitieux ne peut plus se limiter à un contrat en salle pour vivre correctement, tout comme certains sportifs de haut niveau mal payés qui sont obligés de se créer un audimat et espérer se vendre via le web pour combler leur fin de mois.
Pour réussir il faut user des outils que vous avez à votre portée, notamment internet.
Or, depuis 2016, les algorithmes (des logiciels automatisés programmés pour des tâches bien précises, comme la recherche de mots clés, etc.) de nos sites favoris (réseaux sociaux, google) ont changé pour limiter la portée des publications.
Les grandes firmes (Facebook notamment qui dirige Insta et YT) disent qu’il s’agit uniquement de limiter la visibilité du contenu de mauvaise qualité. Comment gagner en visibilité sur les réseaux, faire connaître son activité et ses compétences, si on vous bride ? En payant bien-sûr.
Une hérésie ? Pourtant c’est bien la réalité.
Coach sportif, les difficultés d’exister sur internet
Une étude d’Edgerank Checker a révélé que, entre février 2012 et mars 2014, la portée organique de la page moyenne de Facebook est passée de 16% à 6,5%. La recherche de Social @ Ogilvy , quant à elle, suggère que pour les pages avec plus de 500 000 Likes, la portée organique pourrait atteindre 2%.
Sur la base des chiffres ci-dessus, cela signifie qu’une page avec 10 000 fans pourrait s’attendre à ce que seulement 650 d’entre eux puissent voir les publications de cette page.
Entre janvier et juillet 2016, les éditeurs ont vu une baisse de 52% sur la portée organique sur Facebook.
Source : https://www.blogdumoderateur.com/facebook-la-baisse-du-reach-en-chiffres/
Je confirme ces statistiques que je retrouve sur mes propres supports, dont ma communauté Facebook qui compte plus de 20 000 abonnés, et dont chaque publication touche environ 800 personnes seulement sur la totalité de la communauté.
Cela veut dire que malgré les efforts réalisés pour vous constituer un lectorat, Facebook vous empêche d’avoir de la visibilité auprès de vos propres lecteurs. Si vous souhaitez toucher plus que ~6% de vos abonnés, vous devrez payer, obligatoirement !
Une honte, vous ne trouvez pas ?
Coach sportif à distance
Les réseaux sociaux représentent aujourd’hui le seul moyen pour le métier de coach sportif d’avoir une possibilité de développement quand les salles sont bondées, ou que la demande de coaching est en baisse dans votre localité.
Le coaching à distance est donc une option aujourd’hui difficilement accessible, mais obligatoire pour celle ou celui qui souhaite se faire un complément de salaire.
Toutefois, pour ceux qui espéraient se faire un nom dans le milieu du coaching sportif, ce n’est pas via les réseaux sociaux que vous gagnerez en popularité et que vous ferez progresser votre carrière.
Les années « fast » pendant lesquelles nous avons vu émerger tout un tas de « professionnels » stars à travers Youtube sont révolues.
Quelles sont les perspectives d’avenir d’un coach en salle/à distance ?
Il reste heureusement une porte ouverte vers des possibilités bien plus motivantes que ce que je viens d’énumérer.
Pour espérer vivre du sport et de cette passion, il s’agit aujourd’hui :
1) de se positionner comme entraîneur
2) de travailler auprès de fédération officielles sportives
3) de faire de l’encadrement de haut niveau (préparateur physique)
4) de viser un statut de directeur de centre sportif spécialisé
5) de faire du coaching privé dans des centres de loisirs spécifiques et ciblés
Ces domaines offrent des perspectives bien plus intéressantes, une rémunération plus élevée allant jusqu’à 10 000 € par mois pour certains entraîneurs bien placés (souvent en club de foot).
Bien évidemment, ces postes sont réservés à des personnes compétentes et motivées d’accéder à un niveau plus pointu de leur métier.
Ces offres ne courent pas les rues et sont plus difficiles d’accès que de trouver un Fitnesspark en centre-ville.
Elles vous demanderont bien plus d’engagements de votre part, et des formations plus poussées.
COACH EN SALLE, EST-CE UN MÉTIER D’AVENIR ? – CONCLUSION
Vous l’aurez compris, coach en salle, coach à domicile, coach à distance sont des métiers très sollicités ces dernières années, au point où le marché en regorge et en sature.
Fut un temps il suffisait d’ouvrir un site personnel, avec une photo de vous pour être positionné.
Pour vous faire une réputation, seulement quelques témoignages de clients satisfaits suffisaient comme garantie de vos compétences et vous pouviez espérer faire plus d’un smic de coaching chaque mois. Aujourd’hui, cette ère a touché à sa fin.
Vous devrez user de bien plus d’astuces pour accéder à un statut convenable qui vous offre plus que le smic de rémunération, avec des perspectives d’avenir au moins supérieur au néant.
Sans une volonté de fer, sans une ambition résistante à toutes épreuves, mieux vaut s’aventurer dans une voie différente vous offrant des choix multiples, que dans un cul de sac vous assurant de longues heures au pôle emploi au détriment de la salle de sport.
J’espère vous avoir fait réfléchir et à y voir plus clair sans vous démotiver pour autant.
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