Ouvrir une boutique de suppléments alimentaires, est-ce pour vous un projet en sommeil ?
J’ai conseillé plusieurs personnes au cours de ce dernier mois (une preuve de l’euphorie autour du fitness), qui sont venus me trouver pour leur projet d’investissement. Tous les 3 désiraient se lancer dans l’aventure de la vente de suppléments alimentaire. Vu de l’extérieur, le marché semble dynamique et rentable. Il y a un engouement certain pour le fitness, la musculation et le sport en général depuis quelques temps. Pourtant, cela n’empêche pas le marché d’être saturé de projets en tout genre que ce soit dans le milieu des suppléments, du coaching, des formations, et des ebooks.
Signe d’un certain engouement pour le fitness, ces derniers mois nombreuses étaient les personnes souhaitant créer leur marque de suppléments, alors que de mon côté je note un changement des comportements et de la demande (et pas forcément dans le bon sens) des consommateurs.
Depuis 2015 il n’y a jamais eu autant de concurrence (notamment étrangère), que l’on pourrait qualifier de déloyale, ne répondant pas à nos normes et à nos réglementations, faisant beaucoup de mal aux commerces Français. Dans cet article et dans ces conditions difficiles, je vais donc répondre aussi positivement que je le peux à la question de comment ouvrir une boutique de suppléments alimentaires.
Investir dans une boutique de suppléments physique ou en ligne incombe de faire face à des difficultés importantes, autant que dans quel autre commerce. Attention aux faux semblants, le fitness n’est pas une niche, je dirais même que c’est tout le contraire. Ouvrir un magasin impose des coûts importants, loyer élevé, marge faible, charges considérables, assurances, frais bancaires, charges locatives, redevances en tout genre (sacem, etc.), taxe pro, frais comptables et ainsi de suite, je vous partage dans cet article ce qu’est mon quotidien d’entrepreneur depuis plus de 15 ans.
Sommaire de l'article :
COMMENT OUVRIR UNE BOUTIQUE DE SUPPLÉMENTS ALIMENTAIRES POUR SPORTIFS
Ouvrir un commerce commence en général par trouver un local, prévoir du mobilier, très probablement un prêt bancaire, de contacter les fournisseurs, de trouver un comptable, de calculer la rentabilité et la faisabilité de toutes ces chiffres, et il n’y a rien de très passionnant à tout cela.
Le plus important étant avant tout est de TROUVER LES CLIENTS.
Pour cela, beaucoup de franchises proposent des contrats « miracles », avec une enseigne en or qui fait souvent plus office de décoration qu’autre chose.
C’est justement le but de cet article, vous mettre en garde contre les rêves trop beaux pour être vrais des propositions de franchises qui ne sont pas toujours aussi salvatrices que l’on pourrait vous le faire croire sur papier.
Faut-il prendre une franchise pour ouvrir une boutique de suppléments ?
La démarche à suivre :
- Calculer et anticiper vos frais et le coût de fonctionnement de votre commerce, de votre facture de mobile, aux emballages offerts aux clients, aux rouleaux d’imprimantes de caisse, aux frais SACEM pour diffuser de la musique dans votre boutique, etc… jusqu’aux produits d’entretien (n’oubliez rien!).
- Anticiper vos rentrées d’argent, calculer votre zone de chalandise, le panier moyen en fonction des marges auxquelles vous pourrez prétendre, et faites un calcul de rentabilité.
- Enfin, analysez la concurrence, et leurs tarifs dans une zone de 50 km.
- Faire la démarche de trouver les clients en anticipation à tout projet, en réalisant un sondage par téléphone ou sur tout autre support, du porte à porte, un événement sportif, ou sur internet en créant par exemple une page facebook pouvant drainer du monde de votre localité et vous apporter des informations sur l’intérêt que les gens pourraient porter à votre projet.
Les chiffres parleront d’eux-mêmes et vous n’aurez besoin de personne pour vous dicter une démarche à suivre.
A noter qu’une franchise c’est environ 5 à 10 % de votre CA brut ou de vos bénéfices.
En guise d’accroche, c’est souvent un chèque de bienvenu sensé vous aider à l’ouverture de la boutique et du mobilier, c’est aussi parfois quelques tarifs avantageux auprès de certains fournisseurs. Mis bout à bout, le peu d’apport proposé et vite repris par les royalties ponctionnés chaque année sur votre cash-flow.
Autant dire vous gagnez peu (selon les enseignes, selon votre capacité à vous développer de manière autonome, selon vos propres initiatives et investissements de départ), mais vous êtes redevable de beaucoup. 5%, 10 % peut vous sembler peu, mais quand vous devrez verser cet argent à une tiers société au lieu de les prendre pour vous en salaire, 5% ne vous semblera pas si peu.
En somme, si vous êtes capable de trouver les clients en anticipation à votre projet, à faire les bons calculs de faisabilité, alors vous aurez une probabilité plus importante de développer (sans personne) positivement votre investissement.
Être entrepreneur avant tout
Je ne peux pas décourager quelqu’un de se lancer dans un projet d’investissement quelconque, car il y a toujours des possibilités de se faire une place, que le marché soit bondé ou non. Si vous avez la volonté, si vous avez l’envie et l’ambition de mener les choses à bien, l’aventure que vous vivrez vous enrichira énormément, autant qu’elle vous nuira. Voilà comment j’ai commencé, entrepreneur autotidacte, tout juste sorti de la fac, à 20 ans.
Non je n’ai pas toujours été sur SP, bien au contraire ma route a démarré bien avant tout ça. 9 années avant SuperPhysique a débuté une aventure qui m’a formé à tout jamais. Quelques mois à entreprendre et mettre en place mon entreprise m’ont plus apporté que mes années de fac entières et tous mes cours de compta.
Mais il faut être honnête, il y a toujours un revers de la médaille et il faut également en parler. Entreprendre vous enrichis d’une expérience inestimable, autant que vous forger à la dureté du marché Français et d’une réalité incertaine. Vous payez le prix de votre liberté d’entreprendre. Finalement cette formation accélérée à un coût important.
Ce qui a changé depuis presque 15 ans, c’est la MARGE ! Quand j’ai débuté ce n’était pas glorieux, mais aujourd’hui pour se constituer une rémunération il faut vendre des tonnes de marchandise pour espérer gagner le SMIC.
Ceux qui sont dans le commerce peuvent en témoigner, quand avant on pouvait se contenter de faire 500 € de CA par jour, il en faut aujourd’hui le double, ou le triple selon les cas. Tout ça pour un smic. Quand avant on pouvait vivre d’un magasin physique, aujourd’hui il faut obligatoirement le compléter par une boutique en ligne. C’est triste, mais j’ai beaucoup de collègues commerçants qui ont un 2ème emploi pour pouvoir vivre.
COMMENT OUVRIR UNE BOUTIQUE DE SUPPLÉMENTS ALIMENTAIRES POUR SPORTIFS – CONCLUSION
Faut-il ne rien faire et se contenter du pôle emploi ?
Qui dit marché difficile, dit plan d’investissement en conséquence.
Réfléchissez bien avant de vous lancer, trouver une niche, trouver un concept unique, trouver les prix (surtout les prix), et évidemment trouver les clients avant tout.
Proposer le dernier booster à la mode ne vous suffira pas pour gagner 2000 € par mois net, il faut bien plus que ça. Si vous arrivez à minimiser vos charges, si vous pouvez compter sur une bonne marge, avec une zone de chalandise importante, alors vous avez vos chances. Ce n’est pas en investissant 100 000 € sans apport, qu’un projet commence dans les conditions adéquates et sécuritaires, même si le carrelage et le luminaire de votre future boutique est flambant neuf.
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