Dans cet article j’ai vais parler de la pilule contraceptive et des difficultés pour prendre du muscle chez la femme en musculation. Un sujet quasi inconnu dans le milieu du sport, pourtant responsable de nombreux échecs et de déceptions chez les pratiquantes en musculation (et de biens d’autres maux).
Prise de poids, difficultés à prendre du muscle, difficulté à perdre du gras, facilité à faire de la rétention d’eau, la pilule hormonale peut vous rendre la vie contraignante de bien des façons, surtout quand vous cherchez à prendre du muscle.
Nous allons voir dans cet article que la pilule contraceptive n’est peut-être pas indifférente à vos difficultés à prendre de la masse musculaire.
Si vous avez besoin de conseils, si vous souhaitez rencontrer d’autres femmes qui ont les mêmes objectifs que vous, n’hésitez pas à rejoindre d’autres sportives à domicile sur les forums en cliquant ici : musculation pour femme.
Sommaire de l'article :
LA PILULE CONTRACEPTIVE UN FREIN A LA PROGRESSION CHEZ LES FEMMES
Introduction
Suis-je gynécologue ? Non et pourtant il y a fort à faire dans le domaine.
A l’heure actuelle Mesdames, Mesdemoiselles vous êtes toutes intoxiquées par une seule chose. Chose à laquelle vous pensez surement le moins du monde comme responsable de vos difficultés à progresser, il s’agit de la pilule contraceptive hormonale.
J’ai eu l’expérience de suivre l’entraînement de plusieurs femmes (via le suivi personnalisé), dont ma compagne qui s’entraîne avec férocité depuis plusieurs années (je vous invite à ce titre à lire mon article : musculation pour femme à domicile). De ce fait, j’ai donc analysé des phases classiques de progression, tel qu’un régime, une prise de masse, une sèche etc… et ainsi pu faire des comparaisons, étudier les évolutions physiques et les performances de chacune d’entre elles.
Progression d’une femme en musculation et pilule contraceptive
Le bilan est plutôt mitigé,= pour beaucoup d’entre elles malgré des efforts considérables. Les résultats ne sont malheureusement pas au rendez-vous, à la hauteur des efforts.
Des régimes drastiques qui ne portent pas de résultats, des entraînements intensifs qui n’augmentent pas la force ni le volume musculaire ou peu. Il y a une part de normalité dans tout ça vous allez me dire, puisque l’évolution ne peut être comparable à celle d’un homme à ce niveau. On pourrait également noter le facteur génétique, et le passif sportif de chaque pratiquante.
Toutefois, dans ma réflexion, et d’après mes recherches, j’ai comparé et analysé des personnes qui sont naturellement dans la capacité de progresser normalement en musculation. Alors que remettre en cause ? La façon de s’entraîner ? L’alimentation ? La qualité du sommeil ? La génétique ?
En fait, ce n’est rien de tout ça. La prise de la pilule contraceptive hormonale est sans doute en cause et freinerait considérablement la progression physique des sportives.
C’est le moyen de contraception le plus utilisé en France. Même si ce traitement est un des plus efficaces dans la prévention des grossesses non désirées, rappelons qu’il a tout de même une liste d’effets indésirables considérable.
Les hormones qui la composent peuvent avoir un impact majeur sur l’humeur, la libido, la fonction cardiovasculaire, mais pas que.
Œstrogènes et progestérones vs testostérone
La pilule est élaborée à partir d’œstrogène et de progestérone, les hormones féminines par excellence.
Comme pour les hommes, les femmes développent leur muscles grâce aux stimulus de certaines hormones générées notamment par l’entrainement et la nutrition.
Ces deux facteurs (l’entrainement et la nutrition) augmentent principalement les hormones anabolisantes. Il s’agit de la testostérone et l’hormone de croissance, il en va de même chez les femmes.
L’entrainement en musculation augmente naturellement la sécrétion de testostérone qui permet d’augmenter la masse musculaire et la force, cela dit à un taux plus bas que celui d’un homme. C’est pour cette raison que les femmes naturellement ne peuvent pas devenir aussi musclées (en moyenne la femme produit environ 10% de la production de l’homme).
La pilule étant composée d’oestrogènes et de progestérone qui s’opposent donc à la testostérone, finissent par bloquer de manière partielle mais handicapante les effets positifs de l’entrainement de musculation sur la hausse naturelle de la testostérone.
Analyse de la progression d’une femme sous pilule contraceptive – le bilan
En prenant une pilule contraceptive hormonale vous vous rendez plus insensibles à la production naturelle de la testostérone et rendez difficile la prise de muscles ainsi que la perte de graisse.
Voilà pourquoi on peut lire de nombreux commentaires de sportives, qui prennent quasiment pas de muscles et qui pour beaucoup finissent malheureusement par abandonner par faute de résultats. Et ce malgré une diète stricte et des efforts méticuleux.
Il conviendra alors d’analyser votre dosage total en hormones stéroïdiennes et l’utilisation d’un progestatif (la pilule contient toujours le même type d’oestrogènes mais leur dosage peut varier alors que le type de progestatif varie d’une pilule à l’autre, tant en quantité qu’en qualité).
Lorsque la pilule contraceptive est prescrite, il est important que vous soyez régulièrement suivie quelque soit votre niveau par un gynécologue pour analyse des avantages que les nouvelles classes de progestatifs et les dosages réduits en oestrogènes peuvent offrir. Et aussi, de comparer le tout avec les effets bénéfiques que les progestatifs d’ancienne génération associés à des dosages plus élevés en oestrogènes pouvaient avoir sur les prestations sportives.
Pilule contraceptive et production de radicaux libre
Premier point qui peut nuire à une sportive régulière dans sa pratique.
Des chercheurs de l’université de Shiraz ont mesuré les niveaux de MDA, un marqueur du stress oxydatif et ont constaté que l’utilisation de la pilule contraceptive hormonale augmentait la production de radicaux libres en affaiblissant les défenses antioxydantes naturelles et notamment en diminuant la production de glutathion.
Ce stress oxydatif pourrait augmenter le risque de problèmes cardiovasculaires et leur étude montre qu’une supplémentation en vitamines C et E permet de rétablir les défenses antioxydantes naturelles.
Des déséquilibres oestrogènes – progestérones – la musculation comme solution
Les femmes ont de grandes quantités de récepteurs adrénergiques alpha au niveau des hanches, cuisses et des fesses.
Les œstrogènes augmentent le nombre de récepteurs adrénergiques alpha sur les adipocytes hypertrophiés et augmentent donc considérablement la capacité à stocker de la graisse dans le bas du corps.
Ce n’est pas tant le niveau d’œstrogènes qui est en cause, mais le « ratio » avec la progestérone. Cette dernière permettrait de contrer l’effet des œstrogènes en faisant baisser le nombre de récepteurs alpha. Justement, pour combattre la graisse qui vous résiste, vous aurez tendance à augmenter vos séances de cardio et les rendre plus intensifs !
Mais au lieu de perdre du poids vous ne faites qu’augmenter votre résistance à la perte de graisse. Lors de situation de stress physique, le corps sécrète du cortisol, l’hormone du stress. Pour créer ce cortisol, le corps va devoir puiser dans les réserves de progestérone qui vont diminuer. Vous augmentez donc le déséquilibre œstrogènes / progestérones.
Il est donc préférable au lieu d’augmenter vos séances de cardio dans la durée de privilégier les séances de musculation en cherchant toujours à progresser en usant de la Méthode des cycles de progression, comme je l’explique dans mon ebook tome 2 : Comment prendre du muscle à domicile, pour vous permettre d’augmenter la sécrétion d’hormones de croissance qui contrent les effets du cortisol et contribue donc à rétablir l’équilibre hormonal.
Le cardio doit rester complémentaire à vos séances de musculation et non l’inverse.
LA PILULE CONTRACEPTIVE UN FREIN A LA PROGRESSION CHEZ LES FEMMES – CONCLUSION
Pour celles qui souhaitent s’épanouir et évoluer dans un sport comme la musculation, il est probablement nécessaire de reconsidérer complètement votre moyen de contraception et d’éviter les hormones.
D’ailleurs, selon diverses enquêtes, il ressort que les athlètes seraient bien moins nombreuses à prendre la pilule que les femmes qui ne pratiquent pas de sport de haut niveau.
Certaines d’entre elles craignent également les effets délétères d’un trop grand apport d’hormones chimiques de la pilule contraceptive sur leurs performances.
Je peux vous aider à progresser à l’entraînement, n’hésitez pas à me contacter.
Référence
Zal F, Mostafavi-Pour Z, Amini F, Heidari A. Effect of vitamin E and C supplements on lipid peroxidation and GSH-dependent antioxidant enzyme status in the blood of women consuming oral contraceptives. Contraception. 2012 Jul;86(1):62-6.
Dernière mise à jour de l’article le 04 octobre 2019.
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Bonjour
Merci pour cet article très intéressant !
J’ai une petite question : j’ai arrêté la pilule il y a quelques mois (microdosée, donc seulement progestative). Depuis j’ai pris plus de 6kg. J’ai ay depart mis ça sur le compte de mon alimentation qui a changé environ à la même période (nouveau travail en restauration et craquages faciles…). Mais après m’être reprise en main j’ai perdu du gras (et sûrement pas mal de flotte), on voit les abdos apparaître au même niveau qu’avant, et pourtant mon poids n’a pas changé. Je pense donc que cette prise de poids a été accompagnée d’une prise de muscle, et j’ai donc remis en cause la théorie de l’alimentation pour me tourner vers celle de la pilule. C’est en faisant des recherches que je suis tombée sur cet article d’ailleurs 😉
Bref ma question est, est-ce que ça semble plausible et possible de prendre 6kg dont une bonne partie en muscles à l’arrêt d’une pilule progestative (en l’espace de 6 à 7 mois environ) ? Est-ce que la prise de progestérone aurait pu à ce point là inhiber la croissance musculaire ?
Merci d’avance, et bonne continuation pour ce site au top ?
Bonjour Eloise,
N’étant pas médecin, il va m’être difficile de te répondre avec autant d’exactitude qu’un professionnel pourrait le faire. Or dans ce cadre précis, souvent, et malheureusement, les généralistes détournent la véritable causes des problèmes : LA PILULE ! Difficile donc de savoir qu’en dire.
Avec l’expérience cependant, j’ai vu autour de moi des problèmes divers, dépression, anxiété, prise de poids, rétention d’eau excessive qui sont passés à l’arrêt de la pilule.
Si ton poids n’a pas changé alors que tu a perdu le surplus de gras et que tu es à nouveau dessinée au niveau de ta sangle abdominale, alors tu as du prendre de la masse musculaire.
Maintenant en sachant que le corps peut au meilleure de sa forme prendre naturellement 500 g de muscles par mois, en 7 mois tu as pu faire au mieux 3,5 kg. Le reste étant sûrement encore du gras.
Ce qui est certain c’est que la progestérone n’aide pas à faire du muscle, bien au contraire. Ce n’est pas pour rien qu’en règle générale, les athlètes pro ne prennent pas la pilule 😉
Bonjour Eloise,
Je suis tombee sur ton message après avoir épluché tous les forums. Je suis exactement dans la meme situation que toi et j’aimerais avoir ton retour vu que cetait il y a un moment pour toi. As tu reussi a retrouver un équilibre hormonal et à perdre ces kilos ?
Merci beaucoup !
Je suis tout à fait d’accord ! La pilule c’est une vraie merde! Je l’ai prise pendant 2 ans et en 6 mois j’avais pris 8kg sans changer mes habitudes alimentaires… Ma libido était inexistante je pensais que ça venait de moi, jusqu’au jour où j’ai décidé d’arrêter cette connerie qui nous intoxique et détruit notre santé et là miracle: tout etait rentré dans l’ordre!