Je fais suite ici au précédent article : savoir lire la composition d’un complément alimentaire, en souhaitant vous montrer cette fois-ci une composition moins saine avec des ingrédients qu’il vaudrait mieux mettre de côté (autant que possible), même si tout est relatif comme nous le verrons en conclusion.
L’objectif de ces articles, pour vous, est de pouvoir faire des comparaisons de compositions et tout doucement prendre le réflexe d’identifier les canards boiteux.
Sommaire de l'article :
LIRE UNE COMPOSITION DE SUPPLÉMENT ALIMENTAIRE
Rappel – Les additifs alimentaires
Les additifs alimentaires sont des ingrédients naturels ou artificiels ajoutés aux aliments pour en améliorer le goût, la texture, la conservation, ainsi que l’aspect.
Si avec SuperPhysique nous luttons contre les plats préparés industriels, les boissons gazeuses sucrées, les desserts tout fait, etc… c’est pour justement éviter une consommation trop importante de ces additifs qui y sont présents en très grand nombre. On peut même en retrouver dans les viandes ou crustacés achetés sous vide dans lesquels ces ajouts augmentent la qualité de conservation et leur aspect. Ils sont parfois ajoutés aux aliments pour remplacer un ingrédient naturel plus onéreux, exemple avec l’aspartame qui remplaçait le sucre à un coût deux fois moins élevé que celui-ci.
Nous pouvons les reconnaître très aisément car ils figurent obligatoirement sur la liste des ingrédients. Tous les additifs alimentaires ont un code commençant par E et suivi de 3 chiffres. Le « E » signifie qu’ils ont été approuvés par l’Union Européenne.
Je développe dans cette deuxième newsletter un peu plus le sujet car il se peut cependant que les additifs alimentaires soient écrits en toutes lettres trompant ainsi le consommateur non averti. Bien que dans les deux cas ça n’inspire que très peu confiance.
Les exemples pris pour cet article proviennent de suppléments lambda, ce sont des compositions qui se retrouvent très régulièrement dans différents aliments/suppléments.
Je pense que je prouve cette fois-ci encore ma bonne foi en étant toujours le plus transparent possible sur ce que vous pouvez consommer. Car pour moi, en tant que consommateur de whey je trouve très important de savoir ce que je prends quotidiennement. Ces exemples ne concernent pas uniquement les suppléments, ces additifs peuvent se retrouver dans n’importe quel aliment en vente.
1er exemple : un concentré de whey
Ingrédients
Protéines de Sérum du Lait concentrée, Protéines de Sérum du Lait isolée, Épaississant: E466 (gomme de cellulose), Chlorure de Sodium, Édulcorant: Sucralose, Stabilisant: E340 (Orthophosphate de potassium), Émulsifiant: E471 (Monostéarine).
1 – Protéines de Sérum du Lait concentrée : Cela peut paraître déroutant, mais sérum signifie lactosérum ou encore petit-lait, ces dénominations sont similaires. En d’autres termes ici, la protéine est issue d’un concentré de whey tout simplement.
2 – E466 – Gomme de cellulose : Utilisé depuis une vingtaine d’année dans le milieu de l’agro-alimentaire. Il est d’origine naturel est provient de la cellulose du bois. Cette gomme est essentiellement utilisée dans les vins pour empêcher l’apparition du sel tartrique. Elle est utilisée dans la whey comme épaississant.
3 – Chlorure de sodium : Nous l’avions vu, il s’agit en fait du terme chimique pour nommer le sel de table.
4 – Sucralose : Un édulcorant au pouvoir très sucrant, déjà énoncé dans la précédente newsletter disponible sur mon blog : savoir lire une composition.
5 – E340 – Orthophosphate de potassium : Il est lié chimiquement avec des éléments simples comme le sodium ou le potassium pour former les phosphates de sodium E339, de potassium E340, de calcium E341, d’ammonium E342 ou encore de magnésium E343. Il est également utilisé dans la cosmétique et la pharmaceutique. Il est utilisé comme régulateur d’acidité, mais également comme agent de texture.
>Cet additif est considéré comme douteux.
6 – E471 – Monostéarine : Issu de matières grasses d’origine indéterminées, douteuses. Il semblerait que les acides gras soient très vraisemblablement transgéniques. « Risque d’acides gras trans issus d’huiles partiellement hydrogénées ». Des effets nocifs sérieux sont aujourd’hui admis comme le cancer du sein, le diabète, les risques cardio-vasculaires.
>Cet additif est considéré comme douteux.
A NOTER
Même si certains additifs semblent douteux, ils sont toutes fois autorisés par l’UE dans des quantités réglementées. Et ne présentent à « priori » aucun danger si ils sont consommés dans de petites quantités.
2ème exemple : un isolat de whey
Ingrédients
Mélange de Protéines du Sérum de Lait microfiltré et ultrafiltré ensuite isolé, Épaississants: Carboxyméthylcellulose de Sodium et Gomme de Xanthane, Edulcorant: Sucralose, Arôme: Chocolat, Stabilisateur: Phosphate de Potassium, Antiagglomérant: Dioxyde de Silicium, Emulsifiant: Mono et Diglycérides des Acides Gras.
Je passe les sources de protéines qui sont similaires à celles que j’ai déjà présenté pour en venir directement à ce qui nous intéresse ici, soit :
1 – Le carboxyméthylcellulose (E466) : Un dérivé chimiques d’une cellulose dont l’origine peut aussi être transgénique. Il est possible que dépassé une dose de cet additif, il vous provoque des perturbations digestives, des problèmes intestinaux, ballonnements, diarrhées.
Il peut-être ajouté à une vaste gamme d’aliments, y compris des boissons et des spiritueux à toute dose estimée raisonnablement nécessaire par le fabricant.
En Europe le règlement UE 1130/2011 l’autorise aussi dans les préparations des vitamines et des minéraux (nutriments), les préparations d’enzymes, des aliments diététiques spéciaux (médicaux) pour petits enfants.
>Il est considéré comme toxique.
2 – Le phosphate de potassium : Cet additif que l’on retrouve dans une boisson gazeuse bien connu de tous est utilisé comme stabilisateur, correcteur de l’acidité, anti-oxygène. Il n’y aurait pas de danger dans les concentrations utilisées et sous la dose journalière admissible. Cependant, certaines études mettent en garde contre une surconsommation courante, particulièrement chez l’enfant d’ou la nécessité de faire attention à ne pas exagérer des sodas.
>Cet additif est considéré comme douteux.
3 – Dioxyde de silicium : Cet additif est généralement rapporté comme inoffensif. C’est un antiagglomérant. Il est cependant rapporté comme toxique si il est commercialisé sous forme de nanoparticules. Les additifs vendus sous cette forme peuvent avoir, dû à leur très petites tailles, des propriétés toxico-cinétiques très différentes.
Un rapport d’étude du Ministère français de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie rapporte qu’en 2014 plus de 100.000 tonnes de dioxyde de silicium nanoparticulaire ont été fabriqués ou importés en France pour divers usages dont les produits pharmaceutiques, les parfums, les cosmétiques et la fabrication de produits alimentaires.
4 – Mono et diglycérides des acides gras : C’est un agent de texture que l’on a déjà vu sous une autre forme dans l’exemple précédent : E471 Monostéarine. La particularité reste la même, les acides gras peuvent vraisemblablement provenir d’origine transgénique issus d’huiles partiellement hydrogénées. Il est recommandé de ne pas en abuser.
3ème exemple : une caséine
Ingrédients
Protéines du Lait concentré, Caséinate de Calcium, Cacao en poudre(10-12% lipides), épaississant: Sodium carboxy methyl cellulose, édulcorant: Sucralose, Stabilisant: Potassium phosphate, Antiagglomérant: Bioxyde de Silicium, Arome, émulsifiant: mono- et diglycerides d’acides gras, colorant (carotenes).
1 – Sodium carboxy methyl cellulose E466 : Un stabilisant, dérivé chimique d’une cellulose dont l’origine peut aussi être transgénique. Selon certains il est dérivé de la cellulose microcristalline E460i un additif à particules nanotechnologiques dont on a vu dans l’exemple précédent les risques à terme sur la santé.
A haute dose il peut provoquer des perturbations digestives, des problèmes intestinaux, des ballonnements, des diarrhées, constipation.
>Cet additif est considéré comme toxique.
2 – Le phosphate de potassium : Vu dans l’exemple précédent.
3 – Le dioxyde de silicium : Vu dans l’exemple précédent.
4 – Mono et diglycérides des acides gras : Vu dans l’exemple précédent.
5 – Carotènes : C’est un colorant naturel qui provient principalement de l’huile de palme rouge, de la luzerne et également de l’huile de carotte. Le procédé d’extraction est délicat car le β-carotène est sensible à la chaleur et à l’oxydation.
4ème exemple : un isolat de whey
Ingrédients
97% whey protein (concentrate and isolate), anti-foaming agent (dimethyl polysiloxane), emulsifier (soy lecithin), salt.
1 – E900 – Dimethyl polysiloxane : Le polydiméthylsiloxane est un additif alimentaire utilisé comme anti-moussant dans les boissons type soda.
Il est utilisé dans certaines huiles de friture comme agent anti-moussant, notamment dans les chaînes de restauration rapide.
Dans l’industrie chimique, les fabricants utilisent un dérivé de dimethyl polysiloxane pour lutter contre les poux…
L’additif est classé possiblement cancérigène à l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC, Fr.).
>Cet additif est considéré comme toxique.
TABLEAU DE RAPPEL
Rôles des additifs
Ce sont là des compositions que je n’ai pas inventé, elles existent réellement. Sont facilement identifiables puisque les fabricants sont obligés de les afficher sur les emballages. Il suffit donc de lire avant tout ce que l’on s’apprête à acheter.
Comme je l’ai dit dans l’introduction, ces compositions peuvent très bien se retrouver dans des aliments de table fréquemment consommés, comme dans des aliments sous vide, et dans des suppléments pour nous sportifs.
Tout est relatif, affiché comme je viens de le faire on aurait tendance à croire que les fabricants nous empoissonnent littéralement. Ce n’est pas si évident que ça n’y paraît. Tous les additifs mentionnés dans cette newsletter sont autorisés en France et en Europe. Aucun n’est interdit, sinon ils ne figureraient pas dans nos compléments alimentaires et dans d’autres aliments vendus en grande surface.
Tous, pour la plupart sont considérés comme acceptables en fonction du dosage journalier recommandé. Et c’est bien ce qui est inquiétant à ce jour.
Trop peu d’informations sur les additifs alimentaires ?
– Nous ne connaissons pas les quantités des additifs utilisés pour la fabrication des produits que nous consommons. Nous pouvons uniquement estimer que plus nous en consommons, et plus nous augmentons le risque de nous intoxiquer.
– Les études ne sont pas claires sur la toxicité ou non de ces additifs.
– Nous ne connaissons pas les doses journalières acceptables, considérées comme sans risque pour votre organisme.
– Un additif peut être sans danger, puis devenir soudainement toxique si l’on change son procédé de fabrication. Nous ne connaissons pas les procédés de fabrication de ces derniers. Les fameux ingrédients de petites tailles, issues de fabrication nano-technologiques, tout ça reste flou pour nous consommateurs.
– Nous ne connaissons pas l’origine de ces additifs qui peuvent provenir de matières transgéniques, partiellement hydrogénées, de résidus d’hydrocarbures, contaminées par des pesticides.
Enfin, comment est-ce possible d’utiliser encore à ce jour des ingrédients fabriqués à des volumes planétaires qui sont consommés par des millions de gens et qui paraissent « douteux » ?
Nous pouvons uniquement nous en remettre aux différents organismes gouvernementaux et européens qui contrôlent ces mesures. Et jouer avec la chance, que tous ces facteurs déterminants de la toxicité ne soient pas réunis dans notre supplément favori (une chose est quasiment sûre, ces facteurs sont réunis dans votre soda favori !).
Additifs – tout est relatif
Tout est relatif car vous êtes nombreux à en consommer sans vous en apercevoir, sans en avoir pris conscience. Surtout à travers les différents soda populaires consommés par des millions de personnes chaque jour à travers les fast-food les plus connus. Il n’est donc pas utile de tout remettre en cause là maintenant et de crier au scandale.
Il est surtout utile dans un premier temps de faire ATTENTION aux compositions des suppléments et des aliments que vous consommez pour commencer tout doucement à changer vos habitudes.
Vous l’aurez compris à travers cet article et le précédent sur le sujet, il y a des additifs mieux tolérés que d’autres.
Il faut garder à l’esprit que même si les risques proviennent d’une très forte consommation et d’un tas de facteurs dont vous, comme moi, ne maîtrisons ni les ascendants, ni les descendants, il est toujours plus judicieux d’en consommer le moins possible.
CONCLUSION
Etes-vous prêt à faire des sacrifices ?
Comme j’avais fait la remarque dans la précédente newsletter « savoir comment lire une composition » ces additifs ne sont pas ajoutés sans raisons, sans eux il n’y a pas de goûts, pas de textures, pas de saveurs, et des dates de péremption surement plus courtes.
Alors je vous pose la question, êtes vous prêt à faire ces sacrifices pour consommer mieux ?
SuperPhysique propose sur la boutique des suppléments qui sont exempts de tout additif, comme la Natural Whey de Olimp ou encore la Whey protéine de Quest Nutrition. De ce que je peux en juger, selon les quantités vendues jusque là, vous n’êtes pas encore décidés à faire ces sacrifices malgré que les débats font rages sur internet et dans les médias.
Et ce, même si les prix ne sont pas forcément plus élevés que d’habitude (cf natural whey). Je me rends bien compte actuellement que tout ce qui compte (et souvent au détriment du reste) c’est le prix avant tout, je peux le concevoir vu la période que nous endurons avec un pouvoir d’achat en berne.
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